Titre : | Que Dieu ait pitié de nous | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Dominique Wiel, Auteur | Editeur : | Oh! Editions | Année de publication : | 2006 | Importance : | 235 p. | Format : | 24 x 2 x 15 cm | ISBN/ISSN/EAN : | 2-915056-43-09 | Langues : | Français (fre) | Index. décimale : | 234.4 Homme, pécheur | Note de contenu : | Voilà bientôt soixante-dix ans que je m'avance dans la vie à tâtons, guidé par l'intuition que Dieu est sans doute la seule réponse à la folie et au désarroi des hommes. C'est en Algérie, pendant la guerre, que j'ai décidé de devenir prêtre, comme une riposte à ce dont j'étais le témoin. Bien des années plus tard, c'est en constatant combien le discours de l'Église était éloigné de ce que vivaient les gens autour de moi que j'ai pris la décision de quitter ma paroisse pour devenir prêtre-ouvrier. Ces engagements, je les ai pris sans trop réfléchir, sans chercher à les expliciter, parce qu'ils s'imposaient, tout simplement.
C'est dire que jamais je n'aurais écrit sur ma vie, sur ma foi, sur mes doutes, si je ne m'étais pas retrouvé embarqué dans l'invraisemblable fiasco judiciaire d'Outreau. Le 14 novembre 2001, j'ai été interpellé chez moi, puis mis en examen et écroué pour «viols et agressions sexuelles aggravés sur mineurs de moins de 15 ans». Bientôt, nous allions être dix-huit dans la même situation, femmes et hommes, innocents pour la plupart, mais tous suspectés par le juge d'instruction Fabrice Burgaud d'être membres d'un réseau international de prostitution de jeunes enfants. Ce soupçon m'a valu, comme aux autres, de faire de longs mois de prison - plus de neuf cents jours en ce qui me concerne -, avant que la cour d'assises de Paris ne réduise «l'affaire du siècle» au triste fait divers qu'elle aurait dû rester. C'était en novembre 2005, presque quatre ans jour pour jour après la vague d'arrestations conduite par M. Burgaud.
Longtemps manoeuvre sur des chantiers, j'ai été le témoin, pas toujours silencieux, des injustices commises contre des ouvriers. Je me sentais à ma place parmi eux, bien plus à ma place que lorsque j'étais vicaire en paroisse. Oserai-je écrire que j'ai vécu comme une grâce particulière le fait d'être parmi les victimes d'Outreau ? |
Que Dieu ait pitié de nous [texte imprimé] / Dominique Wiel, Auteur . - [S.l.] : Oh! Editions, 2006 . - 235 p. ; 24 x 2 x 15 cm. ISSN : 2-915056-43-09 Langues : Français ( fre) Index. décimale : | 234.4 Homme, pécheur | Note de contenu : | Voilà bientôt soixante-dix ans que je m'avance dans la vie à tâtons, guidé par l'intuition que Dieu est sans doute la seule réponse à la folie et au désarroi des hommes. C'est en Algérie, pendant la guerre, que j'ai décidé de devenir prêtre, comme une riposte à ce dont j'étais le témoin. Bien des années plus tard, c'est en constatant combien le discours de l'Église était éloigné de ce que vivaient les gens autour de moi que j'ai pris la décision de quitter ma paroisse pour devenir prêtre-ouvrier. Ces engagements, je les ai pris sans trop réfléchir, sans chercher à les expliciter, parce qu'ils s'imposaient, tout simplement.
C'est dire que jamais je n'aurais écrit sur ma vie, sur ma foi, sur mes doutes, si je ne m'étais pas retrouvé embarqué dans l'invraisemblable fiasco judiciaire d'Outreau. Le 14 novembre 2001, j'ai été interpellé chez moi, puis mis en examen et écroué pour «viols et agressions sexuelles aggravés sur mineurs de moins de 15 ans». Bientôt, nous allions être dix-huit dans la même situation, femmes et hommes, innocents pour la plupart, mais tous suspectés par le juge d'instruction Fabrice Burgaud d'être membres d'un réseau international de prostitution de jeunes enfants. Ce soupçon m'a valu, comme aux autres, de faire de longs mois de prison - plus de neuf cents jours en ce qui me concerne -, avant que la cour d'assises de Paris ne réduise «l'affaire du siècle» au triste fait divers qu'elle aurait dû rester. C'était en novembre 2005, presque quatre ans jour pour jour après la vague d'arrestations conduite par M. Burgaud.
Longtemps manoeuvre sur des chantiers, j'ai été le témoin, pas toujours silencieux, des injustices commises contre des ouvriers. Je me sentais à ma place parmi eux, bien plus à ma place que lorsque j'étais vicaire en paroisse. Oserai-je écrire que j'ai vécu comme une grâce particulière le fait d'être parmi les victimes d'Outreau ? |
|